Contes et musiques d’Afrique

Musique

Musicologie d’Afrique de l’ouest

La musique Africaine est de tradition orale. Elle s’appuie sur l’écoute, l’analyse et le travail de mémorisation des mélodies, des gammes, des harmonies et des rythmes. Elle évoque souvent des situations sociales liées aux conditions de vie ainsi que des épopées historiques.
Elle est également liée à la poésie et aux littératures orales des contes, des légendes et des mythes.

Autrefois, la musique était transmise et jouée uniquement par les griots.

Le mot viendrait du portugais criado. Le verbe criar signifie élever, éduquer, instruire. Criado est celui qui vit dans la maison du maître.

Les griots sont des musiciens, des historiens et des généalogistes. Aux temps des grands empires d’Afrique de l’Ouest, ils étaient les conseillers des rois. Ils les suivaient partout, et étaient les témoins de tous les événements du royaume : mariages, naissances, guerres, négociation des traités de paix. Ils étaient les gardiens de la mémoire collective.

Le mot griot apparaît dans la littérature française sous le nom de Guiriot, dans les récits de voyage de Sieur de La Courbe, Gouverneur de la Compagnie du Sénégal de 1688 à 1690 et de 1709 à 1710.

Les voyageurs arabes connaissaient les griots dès le XVe siècle par le géographe Ibn Batoutah qui visita l’empire du Mali au XVe siècle. La caste des griots est caractérisée par l’endogamie et l’hérédité. Les instruments de musique traditionnels comme les percussions, les harpes et les luths étaient réservés uniquement aux griots. La période coloniale a éclipsé leur prestige en dépossédant les rois de tout pouvoir.

Ceux qui étaient liés aux grandes familles royales se retirèrent avec leurs maîtres loin des villes. Certains griots étaient obligés d’exercer d’autres métiers pour gagner leur vie.

L’apparition de nouveaux instruments de musique qui ne faisaient pas l’objet d’interdits :guitare, clarinette, trompette, saxophone,flûte etc. l’évolution des mentalités et la création des conservatoires de musique ont permis à tout un chacun d’accéder à la pratique de la musique.

Ainsi l’art de la musique a échappé à l’exclusivité des griots. Aujourd’hui, de nombreux musiciens et artistes de l’Ouest de l’Afrique sont toutefois descendants des grandes lignées de griots. Après les indépendances, ils rejoignirent les ballets nationaux qui venaient d’être créés par les nouveaux dirigeants.

Instruments

Les cordes

La kora est une harpe à pic de 21 cordes en fil de nylon, autrefois en cuir. La caisse est une calebasse coupée en deux, recouverte d’une peau de vache et percée d’un manche. Elle s’accorde en ajustant la hauteur des anneaux d’accordage placés sur le manche. C’est un instrument originaire de l’ancien royaume Mandingue, le Gabou, recouvrant l’actuelle Guinée Bissau, la Casamance (région au sud du Sénégal) et la Gambie.

Les accords de la Kora

Le Tomoraba est proche de la gamme majeure occidentale mais la tierce et la note sensible sont plus basses que les intervalles tempérés.

La Saouta est identique à la gamme majeure occidentale mais avec une quarte augmentée.

Le Hardino est une gamme majeure. La tierce et la note sensible sont identiques aux intervalles tempérés de la gamme occidentale.

Le xalam (wolof) appelé hoddou en peul, ngoni en bambara et Koni en mandingue

C’est un luth à quatre cordes. Il est constitué d’un manche cylindrique et d’une caisse en bois recouverte d’une peau de vache. Les cordes étaient autrefois en crin de cheval, elles sont maintenant en nylon.

Les accords du xalam

Les deux premières cordes qui s’étendent sur toute la longueur du manche produisent des sons graves. Ce sont des intervalles de quarte do et fa
La troisième corde est à l’octave supérieure de la plus grave do 2.

La dernière corde la plus petite donne l’accord de l’instrument selon le morceau.

Cet instrument est présent au Sénégal, au Mali, en Guinée, en Gambie, et au Niger.

Le Bolon est un instrument malinké de Guinée. C’est une grande harpe arquée à quatre cordes. Il accompagne la kora et le balafon. C’est la contrebasse africaine.

Le Simbing est une petite harpe arquée à sept cordes. C’est l’instrument des chasseurs du sud du Sénégal
Le Riti est le violon monocorde des pasteurs peuls qui sont présents dans toute l’Afrique de l’ouest. Il est fabriqué avec une petite calebasse et une peau de vache. Il se joue avec un archer.

Les percussions d’Afrique de l’ouest

Le djembé

Les doums doums

Les sabars

Le tama

Les balafon

 

Le balafon malinké, originaire de Guinée, du Mali et de l’est du Sénégal, est composé d’une série de 17 à 21 lames de bois placées sur des montants en bambou. Les résonateurs sont constitués de petites calebasses percées recouvertes autrefois d’une petite toile d’araignée. Les paires de mailloches aux extrémités recouvertes de peaux permettent de jouer sur les touches.

Le balafon balante possède 26 lames. Le son est plus grave que celui du balafon malinké.

Les balantes vivent essentiellement en Casamance (sud du Sénégal) et en Guinée Bissau où ils représentent la majorité de la population.

Les instruments à vent

Les cornes de buffle sont jouées lors des cérémonies initiatiques et des rites de passage.

Les flûtes des bergers peuls et des bambaras sont taillées dans différents bois et roseaux.

Le bobal peul est une clarinette fabriquée à partir d’une simple tige de mil. Elle est jouée par les bergers pour inviter les bêtes à venir boire.

Les Rythmes et les danses

Les Rythmes sont regroupés en trois catégories, indépendamment des pulsations et des divisions du temps.

Les rythmes sacrés sont joués lors des cérémonies rituelles : rites de passage, sortie des masques, évocations des ancêtres, rythmes thérapeutiques.

Les rythmes profanes sont liés aux festivités et à la danse : Fête de fin d’année, jeu du faux lion, rythme des lutteurs, rythmes de séduction.

Par ailleurs, chaque groupe social possède son rythme connu des spécialistes de percussions traditionnelles. Les rythmes sont liés aux activités sociales : rythme des cultivateurs, des pêcheurs, des chasseurs, des forgerons, des bûcherons.

Les danses sont liées aux rythmes et répondent aux mêmes classifications.

Le chant

Le chant est très lié à la littérature orale et à la poésie.

Nous distinguons plusieurs catégories de chansons.

Les berceuses souvent chantées en monodie (une seule voix)

Les chants d’éloges ou satiriques appelés Taasu en wolof chantés par les griottes en maintes circonstances

Les chants des travaux agricoles pour encourager les cultivateurs

Le chant des troubadours appelé mband en wolof est improvisé. C’est un chant de louanges destiné à ceux qui accueillent les troubadours

Le Lamb est un chant qui accompagne les lutteurs sénégalais.

Le Goumbé est un chant d’origine animiste dédié aux génies tutélaires.

Le jat est une formule chantée avant la chasse ou la pêche pour avoir l’aide des génies protecteurs. Il sert aussi à dompter un animal.

Le kassak est un chant initiatique pour les circoncis.

Le baw-naan est un chant dédié au génie de la pluie.

Le Njam est un chant initiatique pour les séances de tatouage des jeunes filles

Le Ndepp, chant thérapeutique pour exorciser un malade victime d’un génie

Ces formes de chants se retrouvent dans toute l’Afrique de l’ouest sous des noms différents liés aux langues.

Instruments

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Percussion Sabar Wolof Sénégal
Percussion Sabar
Wolof Sénégal
 
Djembé  Mandingue (Afrique de l’ouest)
Djembé  Mandingue avec ses sonnailles
(Afrique de l’ouest)
 
Tama (tambour d’aisselle) appelé tambour parlant - Sénégal - Mali
Tama (tambour d’aisselle)
appelé tambour parlant
Sénégal - Mali
 
 Un Doumdoum tambour cylindrique Mandingue (Afrique de l’ouest)
Un Doumdoum
tambour cylindrique Mandingue
(Afrique de l’ouest)
 
Balafon pentatonique Mali, Guinée, Sénégal, Burkina ... 
Balafon pentatonique
Mali, Guinée, Sénégal, Burkina ...
  
Luth appelé Xalam(x=kh) en Wolof au Sénégal et Ngoni en Bambara au Mali 
Luth appelé
Xalam(x=kh) en Wolof au Sénégal
et Ngoni en Bambara au Mali
 
 Un Shekere percussion idiophone d’Afrique fabriquée à partir d’une calebasse
Un Shekere percussion idiophone d’Afrique fabriquée à partir d’une calebasse
 
   

Extraits musicaux

Chant du Piroguier: chant, guitare , djembé et shekere
 
 
Danse du poirier: Djembé et Doumdoum
 
 
Djeliba: Chant, guitare, Djembé et Sonnailles
 
 
Rythme de Kémi: Udu ( Cruche musicale)
 
 
Sama Sopé: deux guitares et Sabar percussion
 
 
Paroles de Tama: Tama percussion
 
 
Le Balafon des magiciens: Balafon
 
 
Le Sabar du voyageur: Sabar percussion